long live the lord - introduction & explications

Elle a enfin réussi à s’endormir. Sommeil agité, mais sommeil quand même. Ça fait une journée qu’ils sont confinés, et aucun événement à déplorer pour l’instant. Elle s’est endormie à côté de Cardinal. Mais quand elle est réveillée par le brouhaha des autres, il n’est plus à côté d’elle. Elle le cherche des yeux, mais c’est sur Minsk qu’elle tombe. Y a un truc qui tourne pas rond, les autres autour d’elle ne comprennent pas ce qu’il se passe. Alors Varsovie essaie de rejoindre son amie slave. Et puis les runes se sont illuminées, et puis tout explose. Encore une fois. Mais cette nuit, il n’y a personne pour la protéger. Elle se jette au sol, son sac contre elle. Ses bras tentent de protéger son visage. Des éclats l’entaillent, et elle sent quelque chose heurter son dos. Ça fait mal, ça saigne. Mais y a toujours Minsk dans son champ de vision, et pour l’instant c’est la seule chose qui compte. Elle se concentre sur son amie, elle ne peut pas penser à autre chose.

Elle rampe derrière elle, aussi vite qu’elle peut. Autour, les autres ont mal, alors ça fait mal aussi. Quand elle lève la tête, elle voit la marque maudite. Et le directeur des Mahoutokoro qui flotte face à eux tel un ange de la mort aux yeux dorés. Vivianne est morte. L’Astronef est tombé. Minsk continue d’avancer, et la blonde remarque qu’elle se dirige vers Mendeleïev. Sage choix, c’est le seul ici à qui elles peuvent encore faire confiance. Il manque Odessa et les autres slaves. Elle aurait dû les écouter, ses deux meilleurs amis slaves, et se barrer d’ici quand il en était encore temps. Mais maintenant tout est différent, ce n’est plus une menace qui plane au-dessus d’eux, ce sont les Mangemorts. Varsovie a un millier de questions dans la tête. Malgré elle, il y en a une qui domine. Où est Cardinal ? Un horrible pressentiment est né quand elle a vu Nobunaga. Si tu m’attends, moi aussi, je t’attendrai. Il avait promis. Ils devaient rester ensemble quoiqu’il arrive. Mais ça, c’était elle qui l’avait dit.

Bien vite, elle est obligée de chasser ces pensées, parce que ça ne va pas l’aider à survivre. Avec Minsk, elles ont rejoint Mendeleïev. Elle voit à son regard qu’il ne s’attendait pas à ça. Elle le connaît trop bien pour savoir qu’il est désemparé. Mais comme toujours, ça ne dure qu’une seconde. D’ici quelques instants, ils vont aller combattre du Mangemort manière Mendeleïev. Varsovie essuie sa bouche pleine de sang. « On va se battre, hein ? » Elle est prête. De toute façon, il n’y a toujours eu que deux options. Lutter ou mourir.

Voilà plusieurs jours que Boadicée avait disparu. Depuis les incendies, en vérité, peut-être un peu après. Tentait-elle d'imiter maladroitement Vivianne ? Non. Non, la vérité était que ses démons l'avaient rattrapée. Que sa santé mentale semblait aller décroissante. Que les hurlements des détraqueurs résonnaient dans ses oreilles dès que se faisait le silence. Que les visages ensanglantés des gens qu'elle avait aimé dansaient devant ses yeux dès qu'elle les fermait. Alors, Boadicée avait fait ce qu'elle faisait le mieux : elle avait fuit. Fut-ce un temps où elle était un brillante Griffondor, toujours prête à combattre, quelque soit la situation. Ce n'était plus le cas à présent. A présent, elle n'était plus qu'une vieille femme fatiguée, qui avait la désagréable sensation d'avoir déjà trop vécu. A défaut de pouvoir quitter l'Astronef, elle s'était transformée. Sous sa forme animagus, il ne lui était pas difficile de vivre cachée. Tout au plus, certains auront eu l'impression de voir la silhouette d'un chien faire les poubelles des cuisines, nuit après nuit. Sous sa forme animale, ses pensées étaient plus simples, moins sombres. Le répit procuré lui permettait de se remettre petit à petit... Sauf que le temps lui manquait. Lorsque ses pupilles canines se posèrent sur le ciel, ce fut car elles avaient été attiré par une luminescence verte bien trop familière ... comme une vieille connaissance. L'instinct avait alors reprit le dessus : plutôt que de courir dans la direction opposée, ses quatre pattes s'élancèrent vers les serres à un rythme frénétique, son coeur humain serré au fond de son thorax animal. Enfin le bâtiment fut en vue, dans quelques secondes elle ...

Dés:

Le néant. Une déflagration, puis le néant. Entre les débris git un chien au pelage doré. Sa cage thoracique semble continuer à se soulever difficilement. Les éclats de verre ont entaillé la peau et le doré se mêle de rouge. Amusante ironie pour la griffonne. Une oreille manquante, peut-être davantage au réveil. Si elle se réveille un jour.

Confiné dans les serres, le loup tuait le temps comme il pouvait, jouant de la gratte, aux cartes, ou à la pétanque avec le mangeur de grenouilles, une idée fabuleuse d'ailleurs, la terre des pots de fleurs étant parfaite pour se faire un beau terrain. La nuit, était le seul bon moment, dormir ça occupait, ça tuait le temps, sauf quand dans la journée il avait pu boire une douzaine de binches avec Vicaire, là, les soucis de vessie se faisaient sentir. Comme il se levait et traversait la zone, plusieurs personnes formant un cercle étaient là, et soudain, prenant une aura dorée, disparurent. Encore une fois les choses s'annonçaient mauvaises… « Bordel on peut pu pisser sans tomber sur des trucs louches maintenant, y fait chier cet Astronef de mes couilles ! Qu'est-ce que je donnerai pas pour foutre le camp… » Se soulageant au plus vite, il retourna dans la zone de couchage, constatant qu'il n'était pas le seul à avoir vu ça, et que plusieurs personnes s'attelaient à réveiller tous les autres. Puis, ce furent les runes qui se mirent à briller, « J'sais pas pourquoi mais, ça sent le zob cette histoire… » Elles brillaient de plus en plus, partout, de plus en plus fort, avant de disparaitre. Baileys eu juste le temps de se caler contre un banc, à genoux, les bras en croix devant le visage. Et puis, un grand bruit, une lumière, et plus rien. Un sifflement continu et puissant dans ses oreilles, la vision trouble à cause du choc, et du sang qui coulait sur son visage à cause de plusieurs plaies à la tête et une arcade éclatée, le lycanthrope se redressait tant bien que mal, ayant été projeté par l’explosion. A genoux il ne comprenait pas trop ce qu’il s’était passé, il voyait juste des gens étendus partout, certains ne bougeant plus, d’autres semblant relativement safes. D’un côté , à quelques mètres, il y avait Guinness, étendue, inconsciente, ou peut-être morte, mais de l’autre côté, plus proche, une petite forme poilue, au pelage doré, maculé de sang, et à la respiration saccadée. Était-ce possible, c’était elle ? Il rampa, les jambes engourdies par le choc mais toujours fonctionnelles apparemment, il avançait difficilement, probablement avec quelques côtes cassées. Il arriva finalement au niveau du petit animal, salement amoché… Il doutait, n’arrivant pas à réfléchir, il se fia à ses sens, huma l’air, ça ça ne trompait pas, c’était bien la chef, celle-là même qui lui avait tendu la main au même moment, quelques semaines ou peut être mois plutôt, il ne le savait pas vraiment. Il arriva à son niveau, constata les blessures, une patte salement amochée, une oreille en moins, les impacts et éclats partout, son état était critique. Sa respiration émettait un sifflement bruyant, il s’approcha d’elle, la couvrant de ce qu’il restait de son t-shirt et pressant légèrement pour essayer de stopper l’hémorragie. Il lui devait bien ça, au pire moment elle était la seule à lui avoir tendu la main, à l’avoir soigné, à avoir eu foi en lui. Comme il appuyait d’une main, il soutenait sa tête de l’autre. « Tenez bon chef, ça va aller, on va s’en tirer ! Et puis c’est vous la maitresse des explosions nan ? Il en faut plus que ça pour vous avoir ! » Il sentait sa cage thoracique s’élever difficilement, lui seul ne pouvait rien faire de plus à son niveau, pas dans ces conditions. « Allez, chef, vous m’avez tendu la main quand j’en avais besoin, c’est à mon tour de vous sauver aujourd’hui, on va s’en aller d’ici je vous le promets ! »   (c) ANAPHORE

Le choix des dés:

Cha Cha Cha avait passé ses jours près de la vitre, isolé des autres, les bras entourant ses genoux, le regard dans le vague, attendant que son tour vienne. Il se sentait seul, son monde s’écroulait et il avait les yeux rouges à force de retenir ses larmes. Il ne voulait pas rentrer chez lui, retrouver les favelas et baiser les uns et les autres en échange de quelques billets pour soutirer leurs secrets. Il n’en voulait plus de cette vie. Il voulait retrouver Sherry, peut-être même s’enfuir avec lui. Il n’y avait plus rien à faire, les esprits des uns s’échauffaient, d’autres voulaient jouer aux héros mais Cha à côté se sentait nul et n’avait clairement pas sa place ici. Mais au fond, peut-être que les choses allaient changer.
Cha Cha Cha était juste une couverture, et le diable sommeillait sous ses paupières, latent, attendant le signal.
Et il était arrivé.
L’heure était venue.


D’un bond je quitte ma posture mortuaire et je me redresse, file rejoindre Nobu et les Mahou. Putain. Il était temps. Cha Cha Cha me rendait dingue et je craignais de finir aussi bête que ce rôle.  L’heure était enfin arrivée de prendre le contrôle, d’exterminer la plèbe. Regard noir survole la foule des élèves hébétés. Pas de pitié. Discours de Nobu s’engage, je fais rouler ma baguette entre mes doigts, j’attends, il serait bête de nous faire sauter si près du but. Est-ce que mon explosion sera aussi belle que celle que j’ai provoqué à Castel ? Je l’espère. Peut-être même que le nombre de victime serait plus élevé mais au fond, j’espère que non. J’aimerais jouer un peu avec eux et leur faire bouffer leur insolence et leurs moqueries que j’ai enduré tout ce temps. Ils vont voir ce qui se cache sous le débile Cha Cha Cha. J’ai vraiment hâte d’entendre leurs voix se casser sous leurs hurlement, voir leur sang jaillir et s’écouler sous les yeux tétanisés des autres. Aucune pitié, aucune empathie. Le monstre est de retour et il est prêt. Le pouvoir, c’est tout ce qui importe. Je relève la manche, marque apparaît, bien visible. L’air fier et un sourire sadique naît sur mon visage tandis que le cerisier s’illumine, rythme effréné. J’active les rûnes, j’active les explosifs et nous transplanons. Dehors, pointe vers le ciel et le sourire carnassier aux lèvres je lâche : “Morsmordre !” avant de filer vers Poudlard pour allez voir la Poupée avant de tuer les traîtres à leur sang et les Sang-de-bourbe.

Spoiler: