(cellule 1) killing spree

Elle a une drôle de dégaine l'étoile, assise le dos contre la paroi de verre. On ne la reconnaîtrait presque pas avec les légères cernes bleutées, le visage blême et fatigué, la longue cicatrice qui s'étire, surtout, de sous son œil au bas de sa joue. Il y a le sang, aussi, partout, séché sur tout le devant de sa chemise un peu froissée, coulé sur son pantalon, sur ses mains- qu'il a nettoyé de son mieux- et dans les mèches dorées, là où il a passé les doigts. Il soupire, pose l'arrière de la tête sur la vitre, il affiche grise mine depuis qu'on lui a enlevé son jupiter. Qu'il guette du coin des yeux, il n'y a que ça qui paraisse vivant en ce moment, l'azur un peu lointain qui semble élaborer mille plans. Il boude presque, toujours ces manies d'enfant gâté qui collent à la peau aussi sûrement que le carmin dont il n'a pas su se débarrasser.

Massive arrivée, il les voit sans les entendre, certains visages font hausser les sourcils, un autre fait baisser les yeux, s'aplatir un peu contre la paroi de la cellule. Et jurer à voix basse en voyant la maîtresse équine menée vers le roi tonnerre. Vicaire et Mambo ici, le beaux bâtons c'est évident, sorry bro Latino il hésite un peu. L'explosion dramatique sûrement. L'explosion. L'astre se redresse d'un bond, pas le temps de saluer, s'excuser, se demander même ce qu'on a pu expliquer sur sa présence aussi bas. Il doit savoir il y a les images qui trottent dans la tête depuis la veille qui embrouillent toutes les pensées et c'est assez. Il demande aux deux, à n'importe qui, impérieux, il faut juste qu'on lui réponde enfin. «Est-ce que Sko.. » Sûrement qu'il n'aura jamais de réponse. Parce que les derniers mots, la fin du pseudo n'ont même pas le temps de franchir ses lèvres.

Spoiler:

Il est furieux le français, comme il ne l'a jamais vu, il ne répond pas que le poing s'abat. Soleil le reçoit, l'encaisse dans le silence, juste une main qui vient frotter la joue, ça ferait juste naître un sourire si le cœur y était. À la place il baisse son azur fatigué, le cœur il est très loin il est désolé qu'on ait attrapé son ami à cause de lui et il le bafouille, excuses sincères qui ne lui ressemblent en rien. Vraiment pas son but que de l'attirer ici seulement il y a des jeux plus grands que quelque incendie. Pas tout à fait certain de la cause de la colère de l'étranger il suppose que ce doit être ça, il lui en veut de l'avoir envoyé ici et c'est aussi simple. Les yeux glissent vifs sur la dernière cellule de la pièce, la plus terrible et la plus attrayante. Prenez un ticket.

Tirade ne tombe même pas dans l'oreille, il entend vaguement le pseudo de celui qu'il appelle frère et ça n'éveille rien, pas le temps, pas le moment, pas l'urgence. Il y en a une autre qui balaye tout. Alors il avance un peu malgré l'autre qui se tient en garde prêt à bondir, à éclater sans doute sa mâchoire, son crâne et tout ce qui craque sans que l'hybride ne sache vraiment pourquoi. Il faut une réponse maintenant, il faut s'assurer pour éclairer les idées et soulager le palpitant. «Est-ce que Skopje est vivant ? » Il répète mais cette fois jusqu'au bout, il voit déjà venir le coup. Tant pis il recommencera jusqu'à ce que l'ami en ait assez, que ses phalanges écorchées ne puissent plus frapper, jusqu'à ce qu'il sache si, oui, il peut encore respirer.

Spoiler:

Couperet s'abat. Loin de ce qu'il voulait entendre et le français doit le savoir, comme toute l'île de toute façon on repassera pour la discrétion. Il aurait dû ne montrer qu'indifference pour le garçon, éviter précisément ce genre de situations. Il en tremble, marée monte dans l'azur qu'il retient d'un rien, l'américain frissonne, remue, hésite, n'est plus certain de vouloir continuer ou se détourner. Le geste imprévu lui fait éviter un nouveau coup qui tombait et le voilà comme un con qui cligne des yeux, Vicaire continue de s'exciter, le blond s'essuie la joue du revers de sa manche tachée.

«.. Ta gueule. Tu mens, je le sais, il va bien, n'est ce pas.. » Ça claque furieux finit presque supplique, le ciel continue de se voiler on ne voit bientôt plus les pupilles, les poings se serrent à leur tour. L'étoile s'avance encore, sang s'échauffe à cette idée, qu'on puisse lui arracher l'ambre ensoleillée, qu'on l'imagine seulement. L'en priver comme ça, d'un claquement de doigts, d'un souffle de feu de flammes de larmes. Les siennes de perles voudraient couler mais il les retient, il faut garder l'air entier s'il veut que l'ami continue de frapper alors il esquisse sourire mauvais, s'arrête bien près. Quelque part ça l'arrangerait s'il pouvait achever ce que la dame phénix a interrompu alors il lâche, inflexion maligne. « Et alors, pourquoi t'es là ? Un deuxième dortoir d'éclaté ? » Vicaire il a beau être bête comme une porte d'écurie c'est loin d'un meurtrier, d'innocents en tous cas c'est sûr. Jamais il n'aurait fait quelque chose comme ça.

Spoiler:

Il y a trop de mots qui détonnent. Qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, ça forme une phrase totalement incohérente dont l'insulte première n'arrive même pas aux oreilles. Mais ça amène, ça rappelle des images qui traînent dans la tête depuis la veille. Trop vives, il ne sent venir le coup que quand il est déjà là, les mains qui arracheraient presque les mèches d’or tant elles serrent et le genou qui éclate quelque chose sur le visage. Rapide, l’américain crache à peine un peu de sang, grognant qu’il est déjà au sol, que Beauxbâtons continue de déblatérer et s’apprête à attaquer encore. D’une main il essuie s’essuie les lèvres, dents serrés pour ne rien montrer, levant ensuite des yeux brûlants vers l’assaillant.

L’astre se relève de son mieux, esquisse un sourire qui sonne faux, un sourire qui veut juste agacer avant de marmonner. « J’ai pas touché. A ta. Foutue milf. Comme toi.. j’crois ? » Encore un peu de carmin sur le sol – laissez le une nuit de plus il aura redécoré toutes les cellules – et il se tient droit maintenant pour recevoir d’autres coups, pousse l’audace jusqu’à envoyer son poing dans le ventre du français. Pas assez fort pour vraiment le blesser, au fond ça lui permet juste de se rapprocher.

Lancer de dés: