God's fake and real love hurts (ft. Varsovie)

Dimanche - Semaine 8 - 6h00 (matin)

« Quand je t’ai proposé de m’accompagner, j’ai pensé à moi, mais je n’ai pas vraiment pensé à toi. Si cela avait été le cas, je t’aurais laissée te reposer et te remettre de ta mission, plutôt que de te forcer à venir à une fête bruyante dans un dortoir qui n’est même pas le nôtre. Les semaines passent et je ne voulais pas que quelque chose m’arrive sans que je ne puisse te le dire. J’ai l’impression qu’ici, nous ne pouvons plus prendre nos vies pour acquises, mais il y a une chose dont je suis certain. Je… Je pense que je t’aime, Varsovie. »  


Il se souvient des mots de la veille, Cardinal, il se souvient de son moment avec Varsovie, à l’extérieur. Pourtant, le tout lui semble si loin, comme enveloppé dans une sorte de brume. Pendant un moment, son monde avait entièrement tourné autour de la jeune femme, mais les bons moments ne durent jamais éternellement. La déclaration avait été interrompue par les déflagrations et il avait perdu Varsovie de vue.

C’est le matin, mais Cardinal doit admettre ne pas avoir vraiment dormi. Assis dans l’herbe, en face de son dortoir, il a aménagé le coin pour se distraire. Son chaudron se trouve devant lui, tout comme de nombreux récipients, pour contenir les potions et les médicaments qu’il préparerait. Ce ne serait pas l’immédiat, en attendant, il commencerait par implorer le respect des divinités. Baissant la tête, il joint les mains et se prosterne, avant de se placer à genoux et de marmonner des paroles, demandant la santé des membres de sa délégation et de ses camarades, afin que chacun trouve confort et courage, au travers des épreuves et des blessures.

Une fois que les prières sont terminées, le jeune homme saisit un bouquet de fleurs blanches, dont il commence à extraire l’huile, pour faire un remède à Corbeau, inspiré de la médecine chinoise. Cela lui ferait du bien de retrouver une part de la culture asiatique, même si ce n’est pas vraiment la sienne. Une fois que l’opération est terminée, Cardinal passe à une autre. Triant les plantes, il les place dans un mortier, et prépare une pommade pour les brûlures. Il n’avait pas été à l’intérieur, mais il avait quelques marques, sur le haut des poignets, ainsi que d'autres, un peu partout sur son corps.

L’onguent contre sa peau lui fait du bien, de la même manière que la fleur de lotus au milieu de l'étang, apporte une touche de couleur au milieu de sa vie, un sentiment de réconfort. Ce n’est rien en comparaison de celle qui arrive dans son champ visuel. Varsovie est vivante, et Cardinal se rend compte à quel point ils sont chanceux d’être bien portants. Il soupire de soulagement, avant de se tourner vers la jeune femme. Il devrait la saluer, mais il a une seule question en tête, comme un peu tout le monde, celle concernant Skopje : « Comment va-t-il ? »

Mais il en a une autre, tout aussi importante. « Comment vas-tu ? » demande-t-il, cette fois-ci, à Varsovie. La soirée avait été riche en émotions pour elle, entre leur arrivée, leur danse, leur incident, la déclaration et les bombes, et s’il sait que la question est vaine, il espère avoir une réponse honnête, pour être en mesure d’aider Varsovie, pour une fois, d’être totalement présent pour elle.