i don't want to lose my head, i don't want to sell my soul. feel it taking over, feel the pressure creep in. i don't want to waste my time, i don't want to lose control.
Semaine 7, mercredi.
On t’aura jamais vu aussi studieux. On t’aura jamais vu studieux tout court. Mais situation d’urgence requiert comportement d’urgence. Tu pourrais savoir. Tu devrais savoir. Tu dois savoir. Alors tu te renfermes dans les bouquins. Planqué dans un coin de la bibliothèque, assis en tailleur sur le sol. Tant pis si on te cherche, tant pis si on te trouve. Pourquoi t’avais pas vu ça. Parce que tu voulais rien voir. Tu te sens stupide, inutile et tu plaques tes mains contre ton crâne, grondant contre toi même.
Tu veux la retrouver. Elle peut pas partir. Pas sans toi. Elle peut pas disparaître. Pas comme ça. Pas après avoir fait ça à Minsk. T’en trembles tellement ça te frustre. Au sol, livres et matériels de divination sont étalés. Bouteille de whisky te fait face. Pourtant, elle est encore plein. Même pas ouverte. T’entâmes parfois des duels de regards avec elle avant de te reconcentrer sur ce qui compte vraiment. Si seulement t’avais bien voulu voir avant aujourd’hui. Si seulement. Tu donnerais n’importe quoi pour voir à nouveau. N’importe quoi. Tu serais même prêt à supporter la pire des crises.
Longue inspiration, insultes murmurées contre rien et tout à la fois. Plume en main, tu soupires alors que tu tentes de reposer sur ce petit carnet des choses qui pourraient t’être utiles. On l’a jamais beaucoup vu ce carnet. Pourtant il est déjà à moitié rempli. Vieux. Usé. Quelques dessins dans la marge. Retranscription d’une folie que tu ne caches pas, parmi des annotations plus sérieuses.
« Screw you ! » Juron t’échappe, résonne dans la bibliothèque, plein de désespoir, autant destiné à Meryt-Neith qu’à toi-même. Pourquoi fallait-il que ce soit si compliqué ? Oh, si seulement. Si seulement on pouvait tout simplifier.
Si seulement tu pouvais voir.
CODAGE PAR AMATIS
Sam 13 Avr - 19:10
Odessa
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Il l'avait vu quitté la cour centrale. Déterminé. Ce n'était pas habituel. "Sherry" et "Détermination" ne semblait jamais faire parti du même vocabulaire. Mais les circonstances étaient exceptionnelles. Aucun d'entre eux ne semblaient agir comme ils le faisaient d'habitude. Lui-même était concerné par ses changements. Trop de changements. Il avait bien du mal à garder son calme depuis une bonne semaine.
Pollux à ses côtés, ils déambulent dans les couloirs à la recherche de l'anglais. Il leur avait échappé alors qu'ils se rendaient compte de l'absence d'Ambre. Ambre. Le slave accélère le pas. Pas de temps à perdre. La tension se fait palpable. Il est tendu. Il a l'impression que le temps est compté. Qu'il en a déjà trop perdu, à chercher à comprendre le sens des choses tout seul. Mais avait-il eu le choix ? Ce n'était pas vraiment facile de discuter avec un cadavre. Ce n'était pas très causant.
Ils atteignent la porte de la bibliothèque. Odessa doute. L'anglais, là dedans ? Vraiment ? Mais il valait mieux vérifier. Alors ils entrent et parcourent les rayons. Tables vides. Bouquins délaissés. L'Astronef en branle-le-bas de combat.
Ils le retrouvent dans un coin. Le slave échange un regard avec l'étoile. Lueur d'espoir dans les yeux. Ils sont trois. Trois cerveaux pour réfléchir aux mystères qui l'obsède. Sherry aurait peut-être plus de réponses. Alors il s'accroupit, éloigne la bouteille de whisky d'une moue boudeuse - l'alcool n'était pas une solution mais bon dieu, une fois que tout ce bordel serait fini, il comptait bien boire jusqu'à oublier son propre nom.
"Sherry" murmura-t-il, pour attirer son attention. Le jeune homme semble désemparé, dans son foutoir constitué de livres et de notes. Des notes, vraiment ? Il n'a pas l'air d'en savoir plus que lui. Lui non plus ne semble pas comprendre le retournement de situation. Ce n'était pas ce que le destin semblait leur avoir promis.
"Sherry" Plus fort. Plus intensément. Il devait relever la tête. Le voir. l'entendre. "Nous devons discuter, je pense. Toi et moi, on a pleins de choses à se raconter. J'en suis sûr. "
Regards entendus, il sera de quoi l'ukrainien parlait. C'était le moment d'abattre quelques cartes sur la table. C'était l'instant pour miser.
i don't want to lose my head, i don't want to sell my soul. feel it taking over, feel the pressure creep in. i don't want to waste my time, i don't want to lose control.
Bouteille de whisky est écartée. Compagne intouchée te manquera. Puis on t’interpelle. Tu plisses le nez. Sherry. C’est pas toi. Tu voudrais leur dire, leur crier que c’est pas toi, que tu veux plus être appelé comme ça. Au lieu de ça, regard désespéré finit par se poser sur les deux visiteurs. Ils te paraissent presque étrangers. T’as presque du mal à retrouver leurs noms. Non, pseudos. Personne n’a de nom ici. Alors c’est Pollux et Odessa. Une cité et un astre. Ou l’inverse. Qu’importe. Pourquoi ils sont là ? Silencieux un moment, tu les observes, l’un après l’autre. T’aimerais leur sourire, mais t’y parviens pas.
Curiosité est au rendez-vous même lorsque tu sembles détaché de tout. Toujours perdu, loin de savoir ce que tu fais, ce que tu devrais faire. « Plein de choses..? » Et tes iris s’éclairent à nouveau quand tu crois comprendre. Y a plein de choses dont vous deviez parler. Tellement de sujets à aborder. Alors tu hoches le chef avant de le pencher de côté.
CODAGE PAR AMATIS
Sam 13 Avr - 23:11
Odessa
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L'Anglais lui brise le coeur. L'histoire le touche plus que l'on aurait pu le penser. Mais c'était normal. Minsk aussi, était son amie. Ils étaient proches, les deux personnalités lunaires assez similaires. Si peu de temps depuis son retour parmi les vivants et il devait déjà affronter à nouveau la cruauté de ce monde. Aucun répit. Aucune trêve. La guerre n'attend pas, ne pardonne pas.
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Sam 13 Avr - 18:31
