Che Guevara sourit, comme d'habitude. Elle chantonne même, semble-t-il, l'air d'une comptine. Do-mi-no, se tu visses o que eu vi... Malgré les coups et les malheurs à répétition que subit l'Astronef, elle, directrice de Castelobruxo, est d'une humeur égale et rayonnante. C'est déstabilisant. Domino, à porta do trubunal. On dirait que rien ne la touche, rien ne l'effleure. Et pourtant, comme tous les autres, elle subit. C'est ce qu'ils font depuis que Vivianne a disparu : ils encaissent. Personne ne dit ni ne fait rien. Domino, as cuecas do juiz. Et ce n'est certainement pas elle, en bonne retardataire, qui irait faire une leçon de morale à ses collègues. Peut-être, aussi, qu'elle se plaît un peu, dans le chaos. Son chant a quelque chose d'étrangement... Galvanisant. Même excitant. Domino, embrulhadas num jornal.
Le plus jubilatoire, c'est de savoir quand les autres ne savent pas. Oh, elle, savoir ? Non. Che Guevara est le soleil. Le soleil brille et réconforte, mais le soleil s'en va une fois que les ténèbres investissent. Le soleil a des idées. Mais le soleil ne dira rien. Il ne veut pas de problèmes, seulement des solutions.
Jeudi soir, un problème s'est présenté à sa porte. Esta rua cheira a sangue, Domino.
Ses talons claquent contre les pavés, de plus en plus fort, au fur et à mesure qu'elle se rapproche de l'infirmerie. L'air chantonné est à présent sifflé. Foi alguém que se matou, domino. Che Guevara n'est pas inquiétée par la santé du jeune Pollux. Elle ne s'est même jamais inquiétée du tout, pour commencer. Foi a mãe do meu amor, domino. Cardinal est arrivé à temps. Et, fort heureusement, elle était familière avec les afflictions du nord-américain. Ou avec la Bête. Qui sait. Elle dont on dit qu'elle parle à l'oreille des monstres.
Da janela se atirou, do... Mi... No. Le sourire fend mieux les lèvres alors que la fin de la comptine meurt.
« Bonjour Pollux, belle journée, n'est-ce pas ? Entame-t-elle guillerette au possible. Oh, ne t'inquiète pas pour ça. C'est normal voyons... »
On dirait qu'elle parle de servir le thé. Qu'importe. Che Guevara l'a effectivement sauvé, non ? Du reste, elle a le faciès tout a fait sincère, et espère que Pollux se rétablit au mieux. Elle ne doute pas de l'efficacité des quelques rares médicomages qui furètent dans leurs rangs.
« Non. Tu n'es pas obligé d'en parler, je ne te force à rien. Je viens juste voir comment tu vas avant de retourner aux étables. Désolée, je n'ai pas pu me déplacer avant. »
C'est tout à fait naturellement qu'elle se rapproche du lit et dépose son sac à main sur une table qui traîne par là. Tout paraît naturel, chez Che Guevara. Même les choses qui ne devraient pas l'être. Son sac bouge, saute, se traîne de quelques centimètres sur la table.
« Les enfants, soyez sages. Les fait-elle taire. En tous les cas, sois sûr que je fais le maximum pour retrouver le coupable. La réserve est grande, mais la plupart des créatures sont inoffensives. Si on sait les prendre dans le sens du poils. Ce qui me manque, c'est un motif. Tu as des idées sur la question, peut-être ? »
Sous-entendus : as-tu des ennemis ? As-tu fais quelque chose de con avec une bestiole ? Raconte-moi même si je ne te l'ai pas clairement demandé ?
« Enfin, comme je te l'ai dit, tu n'es pas obligé d'en parler. Si. Je m'en sortirai très bien seule. »
Encore son rictus qui grandit sur la bouche. Cette fois, elle tire une chaise pour s'asseoir à côté du lit. Signe qu'elle compte s'éterniser. Au moins pour une quinzaine de minutes.
Esta rua cheira a sangue, Domino.
Sam 13 Avr - 18:32
Vivianne
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