[DURMSTRANG] LJUBLJANA N. 36

Elle insiste pour que tout le monde l'appelle Jana, à défaut de pouvoir utiliser son nom de naissance, elle a toujours l'air un peu perdue, la tête dans les nuages et l'expression rêveuse, la bouche qui roule les R quand elle parle anglais, accent de l'Est indéniable. C'est à se demander ce qu'elle fiche ici, comment elle a fait pour être sélectionnée. On la dit trop douce et trop gentille, au sourire facile et à l'amitié aisément offerte, la silhouette presque fragile, facile à briser d'un coup de vent trop violent, puis les premiers abords laissent la place à une dureté surprenante dans le regard.

La rêveuse se fait observatrice à la mémoire impressionnante, capable de vous ressortir une information piochée dans un livre qu'elle a lu des années auparavant. Tout est compartimenté, classé, prêt à être ressorti dès que l'occasion se présente. Soudain la petite blonde se fait moins discrète et moins inoffensive qu'on le pensait, on la regarde avec suspicion jusqu'à ce qu'elle sourie, innocente et solaire comme à son habitude. Elle est difficile à cerner, Ljubljana, toute souriante et rêveuse qu'elle se montre, capable de s'inquiéter de la toux d'un camarade un instant, puis de casser le nez de ce même camarade à coups de poings, sans ciller, une heure plus tard.

Peut-être que sa douceur apparente n'est qu'une façade. Peut-être est-elle vraiment inoffensive, tout au fond. Difficile d'affirmer quoi que ce soit.