[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ambre se glisse sous ses draps, encore une journée de terminée. S’il pouvait au moins savoir pour combien de temps il en avait encore avant de quitter cet endroit. Plus les jours passaient, plus il avait cette horrible sensation d’étouffer, d’être sous l’eau accroché à des poids, la surface s’éloignant petit à petit. Ambre préférait être partout ailleurs qu’ici mais c’était son devoir. Il n’avait pas le choix. C’était son sacrifice pour sa famille et cela le rendait fier bien qu’il avait du mal à résister à l’envie de partir. Sur le matelas, couché sur le dos, il avait glissé ses mains sous sa tête, ses yeux fixant le plafond. Il n’avait pas envie de parler à ses camarades de délégation, de toute façon, depuis la mort de Corail, l’ambiance s’était assombrie. Le silence avait vite repris son cours lorsque tout le monde était couché, arrêtant de froisser les draps et de faire craquer les lattes en bois des lits. Un couvre feu. Ca aussi c’était étrange. Ambre, trouvait de plus en plus l'atmosphère de cet endroit fausse et surtout, pourquoi imposer à des adultes, majeurs et responsables, enfin pour la plupart, une heure de coucher ? Comme si en tant de guerre, Voldemort allait leur dire qu’il était l’heure d’aller dormir car les Mangemorts étaient fatigués. Ca n’avait aucun sens. Aucun.
Ambre se réveilla en sursaut. Il était tombé de son lit. Il secoua la tête pour tenter de remettre ses idées en place. Ce cauchemar, il ne l’avait plus fait depuis des années. Il avait chaud. Terriblement chaud. Il se sentait terriblement honteux. Il tenta de retrouver le sommeil mais après plusieurs minutes où il avait changé de position plusieurs fois, il balança la couverture à ses pieds et attrapa son sweat à capuche et se glissa hors du dortoir après avoir mis ses chaussures. Il avait besoin de marcher. Pour oublier ces images. Elles étaient restées très floues et pourtant Ambre sentait que c’était mal. Il devait arrêter de penser à ça. Il n’arrivait pas à mettre le doigt sur ce qu’elles signifiaient réellement mais il se sentait pris d’un horrible malaise. L’air frais lui ferait le plus grand bien.
Ambre, les mains dans les poches se baladait sans réel but. Il marchait simplement, les yeux rivés vers le ciel observant les étoiles et les constellations. Le ciel était magnifique ce soir. Ambre seul, souriait. Un vrai sourire large. Il était tranquille, il était bien. Il repensait à ses soirées dans le désert avec ses potes, sous un ciel identique à celui-ci, loin des lumières de la ville pour l’étouffer d’une intensité trop vive. Et puis en marchant, il trébuche sur un corps mou. Ambre à assez de réflexes pour mettre ses mains en avant lorsque son corps rencontre le sol. “Aoutch.” Souffle coupé mais Ambre se relève direct, brandissant ses poings en avant avant de les abaisser lorsque ses yeux rencontrèrent une forme humaine qui contemplait le ciel en fumant une cigarette. “Excuse-moi, je ne t’avais pas vu.” Ambre soupira profondément. Il était tendu. Trop tendu. “Je ne t’ai pas fait mal ?” Ambre glissa une main sur son visage. Jamais il ne serait tranquille. Il y aurait toujours quelqu’un même à des heures indécentes. Le sourire qu'il affichait disparut instantanément.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L’africain s’étala de tout son long malgré qu’il eu le réflexe de mettre ses mains devant son torse avant de se relever d’un bond. La vie ici le rendait dingue. Jamais il n’aurait levé les poings avant, jamais il ne se serait mis en garde, tout ici créait une atmosphère d’angoisse permanente et ça commençait à peser lourd sur ses épaules. Il sentait qu’il commençait à péter les plombs et ça ne présageait rien de bon. Il était plutôt pacifiste et se mettre sur la défensive comme ça était complètement ridicule et l’homme par terre aurait pû être une simple souche d’arbre. Ambre, s'inquiéta tout de même, l’africain faisait son poids et même s’il a évité de lui marcher dessus, il aurait pu le blesser. Il discerna un sourire sur la tête du brun. Poudlard ? Sans doute, il n’avait pas l’allure fière d’un Américain bien qu’il en ait la couleur de peau. “Ah ça…” Ambre glissa une main dans son cou. Encore un autre étudiant qui partageait son avis… Et pourquoi personne ne disait rien ? Evidemment, chaque refus avait sa conséquence, se faire pendre par les pieds ou alors se faire jeter contre une poutre. Belle méthode d’éducation… Ambre se demandait si ce n’était pas l’armée de Voldemort qu’ils étaient en train de créer sur l’Astronef. Toutes ces méthodes barbares, cette manière de donner cours douteuses, toutes ces missions suspectes, toutes ces morts étranges : Monseigneur, Corail… Qui serait le prochain ? “Toujours vivant également.” lâcha Ambre simplement. Il s’étira. Cette chute surprise l’avait réveillé et cette balade qui devait le fatiguer n’avait pas rempli son rôle. A vue de nez il devait être près de trois heures du matin, encore une nuit qui allait allonger sa journée. “Non, pas vraiment. Juste un mauvais rêve qui semblait indiquer un mauvais présage…”murmura-t-il vers le ciel pourtant dégagé “De toute façon, c’est l’un ou l’autre quand on ne dort pas ici.” ajouta-t-il. Le jeune marocain avait beau regarder le ciel, rien de pouvait laisser présager que quelque chose d’horrible allait s’abattre le lendemain ou la nuit même. De toute façon, la définition d’horrible avait pris un autre sens ici, l’échelle de cette valeur avait été complètement chamboulée. “Enchanté Pollux” Ambre lui tendit la main afin de la lui serrer gentiment, sans pression aucune, juste par amabilité et politesse : “Ici, je suis Ambre”. Oui ici, parce qu’il était évident que son prénom, son vrai prénom, avait une plus grande importance pour lui. Mais encore une fois, il devait se taire alors qu’au fond, son nom ne signifiait rien. Enfin, pour lui en tout cas. Parce qu’au fond, Ambre était de ceux qui pensaient qu’un nom et un prénom de définissaient pas une personne, il savait qu’il pouvait y avoir des facteurs qui pouvaient influencer la personnalité des Hommes et qu’elle ne s’apparentaient pas à ce qui était noté sur leur carte d’identité. Etait-ce cela que voulait éviter l’Astronef ? Les préjugés et les stéréotypes ? Et pourtant, au vu de la violence constante qui règne sur cette plateforme, qu’avaient-ils donc à craindre ? “Je peux m'asseoir avec toi ?” Mesdames et messieurs, nous avons un élu, un ! Ce Pollux était sans doute une des rares personnes, hormis Cardinal et Moineau (mais ça c’était sans doute propre à leur délégation), avec qui il pouvait se sentir en confiance après avoir échangé quelques paroles. L’africain attendit son accord avant de s'asseoir à sa gauche(afin que son oreille fonctionnelle puisse l’entendre correctement), ses poignets en arrière, jambes tendues, la nuque relevée vers le ciel. La nuit était calme douce. Ambre n’avait pas froid. Il n’avait jamais froid de toute façon. Il avait appris à réguler la température de son corps suite à ses nuits dans le désert. Les journées étaient chaudes et les nuits très froides, beaucoup de touristes se faisaient piéger d’ailleurs. “Tu penses que nous sommes du bon côté de la guerre ici ? Honnêtement ?” Il tourna son visage vers lui, enfonçant son regard ambré dans ses iris chocolatés, lèvres pincées avant d’ajouter : “ Tu peux me prendre pour un fou, mais j’en doute de plus en plus.” Ce qui avait de fascinant avec la nuit, c’est que vous en étiez le soleil. La nuit poussait à la confidences et invitait à la discussion. Ambre n’aurait sans doute pas abordé l’anglais, qui est américain je sais merci lecteur obvious, si le soleil avait été de la partie. L'obscurité amène une couverture apaisante, le calme invite les âmes tourmentées à lâcher du lest. Ambre avait toujours apprécié la nuit bien plus que la journée. La journée, il était tellement visible qu’il se sentait vulnérable, la nuit arrivée, il se sentait comme tout le monde, pas différent.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L’américain, qu’Ambre pensait Anglais tant ses manières étaient à l’opposé de celles des autres paons, dégageait une aura apaisante. Sans doute avait-il étudié à Ilvermorny mais cela ne voulait rien présager quant à l’origine de ce garçon et puis, Ambre était bien trop dénué de curiosité envers lui pour poser la question. Il serra sa main, Ambre eu un rictus subreptif de satisfaction. Ce geste sans doute, l’incita à lui tenir compagnie. Il semblait calme et il côtoyait beaucoup trop de personnes énergivores. Cardinal était adorable mais parfois, Ambre avait besoin de repos pour apprécier tous ces chants comme au premier jour. Et les autres étaient souvent bien trop immature au goût d’Ambre pour qu’il puisse réellement s'intéresser à eux, comme il l’avait fait pour Cardinal. Par immature, entendez irrespectueux. Alcyone, Vicaire … Sherry c’était différent. Il n’y avait Odessa qui apportait un peu de calme mais parfois, quand il avait décidé de s’insurger contre quelque chose, il le faisait fort et parfois un peu trop. Il préférait la compagnie des filles de manière générale et pourtant, ici, il avait l’impression d’être entouré de testostérone. Les filles semblaient froides et inaccessibles, et quand elle l’étaient, Ambre n’avait pas grand chose à leur dire.
Pollux semblait être plus posé et plus calme mais peut-être était-ce l’effet de la nuit. Calme et bien élevé, crachant sa fumée ailleurs que dans son visage avant de parler. Ambre appréciait ce geste. Il écouta le bouclé attentivement avant de secouer la tête. “ Ce que je veux dire c’est… les méthodes actuelles ne nous placent pas nous non plus du mauvais côté ? Je veux dire, les mangemorts exterminent et nous sommes formés pour les détruire. Certains n’hésitent même pas à user de sortilèges impardonnables sur d’autres élèves. Nous sommes formatés à les mépriser nous aussi alors que peut-être…” Ambre s'interrompit un instant avant d’hausser les épaules. “Non rien.” Il savait qu’il était le seul à partager cette façon de penser, à croire que le dialogue et la psychologie pouvait régler les maux, pourquoi en parler à un élève pris pour une racine d’arbre ? Le monde ne remarque-t-il pas que la haine engendre la haine et que la violence entraîne la violence ? Que chaque coup est pire que le précédent ? Que la résistance se fait de plus en plus sanguine ? La mort macabre de Monseigneur en est la preuve vivante. Les Mangemorts savent qu’ils forment une élite pour les détruire, ils ripostent comme les ‘’gentils’’ ont riposté en créant une arméeChangement de sujet, pour un tout aussi discutable d’ailleurs mais bien plus léger au fond.
“Heu...Chaud ?” Ambre ne savait pas vraiment quoi répondre. Que voulait-il exactement savoir ? “Mon père me disait que les règles ont été créées pour les Hommes et non contre elles. Si elles existent et que nous pensons que ce n’est pas nécessaire, nous ne sommes pas obligées de les suivre.” Ambre eu une pensée pour Cardinal qui connaissait une petite partie de sa vie et surtout son identité. Ambre eu un petit rire soufflé face à sa remarque, intelligent qui plus est mais ça, il avait déjà pu le constater. “Après je pense que c’est pour ne pas qu’on puisse utiliser nos faiblesses contre nous. Et un nom peut en dire bien plus qu’on ne l’imagine. Enfin pour certains.” Ambre hausse les épaules reporte son attention sur la ceinture d’Orion avant d’ajouter “De toute façons, je crois qu’il faut se sentir important ou souffrir d’un égo surdimensionné pour croire qu’un nom vaut plus qu’un autre. Comme le statut du sang. Je n'ai pas honte de dire que je suis né-moldu par contre je ne suis pas assez stupide pour le hurler dans une cour de justice” Ambre faisait évidemment référence à Sirius qui s’était lancé dans une Vendetta. Ambre ne se sentait pas menacé par Pollux, son aura était beaucoup trop lumineuse et claire pour qu’il soit de mauvaises intentions. “Ici, il vaut mieux rester discret.”
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La nuit est aussi claire que leurs intentions. Une simple discussion sérieuse, bien plus mature que celles échangées habituellement. Deux individus intelligents qui selon Ambre, lui redonnait foi en l’humanité avec des personnes comme Pollux dans les rangs de cette fameuse élite sorcière. Les paroles échangées étaient intéressantes et Ambre appréciait cet échange. La confiance que Pollux dégageait et le velour obscur de la nuit invitait Ambre à se montrer un peu plus bavard que d’habitude. Ambre sentait qu’il pouvait trouver un allié en cette nouvelle étoile. L’africain s’installa confortablement et la discussion sur le bien et le mal s’écoula entre eux comme une rivière calme qui sépare deux terres. Le débit de l’eau n’est pas rapide, il est lent, réfléchit. Les deux terres sont finalement séparées par un maigre filet d’une eau pure et cristalline.
“Oui, je suis d’accord avec toi mais qu’on me jette la pierre si le dialogue et la psychologie ont été utilisées au moins une fois dans ce conflit. Le problème, Pollux, c’est qu’à nos têtes, nous avons des dirigeants qui sont aveuglés par le pouvoir et dans ce genre de jeux, c’est souvent à cleui qui aura la plus grande. En réalité, parfois, plus on devient adulte et plus la maturité et la sagesse nous quitte. Comme si à partir d’un certain âge, l’adolescence les frappait de nouveau en pleine face. Il suffit de voir nos professeurs.”
Parce que la guerre ça n’était que ça. Un jeu de pouvoir et de stratégie et ils en étaient les pions. Ambre ne voulait pas faire partie de ce jeu là, il voulait se battre pour la paix et sauver les siens et il savait que s’il devait choisir un jour un camp, ça ne serait pas si facile comme décision. Car les deux camps ont leurs travers, et leurs idéologies propres ne lui correspondent pas. On voit toujours un conflit avec deux adversaire, Ambre est persuadé qu’il peut y en avoir plus et il n’hésiterais pas à rejoindre un troisième clan pour sauver sa peau et celle de ses proches si l’occasion se présentait. Ambre observa la cendre rouge voleter au loin avant de disparaître. Pollux dévoilait de plus en plus de qualité. La nature à ce que l’Homme a de plus important et de plus cher alors qu’elle abonde sans le moindre coût. Et comme toute chose, il avait tendance à la détruire et Ambre était ravi de constater que Pollux partageait de plus en plus sa façon de voir les choses : choses rare sur cette plateforme.
“Mon père avait également ses défauts… Personne ne peut être parfait mais aucun Homme ne peut être dénué de qualité, j’en suis convaincu.” Il tourne la tête vers Pollux et penche la tête vers lui avec un sourire ironique sur le visage “Ca c’est de moi.” lâche-t-il en dévoilant ses canines. Voilà qu’il se mettait à faire de l’humour. Chose aussi rare que de voir de la neige en plein mois de juillet. “Le racisme est une chose horrible mais elle trouve sa source dans la peur. Et Celle-ci dans le conflit qui lui germe dans la différence… Nous ne devons pas en vouloir à ceux qui manquent d’éducation mais à ceux qui empêchent l’éducation.” Et encore, Ambre savait que ce n’était pas suffisant mais c’était déjà un grand pas en avant. Offrir l’éducation à tout le monde devrait être la priorité numéro un de l'humanité, qu’elle soit moldue ou sorcière. Bref, Ambre n’en voulait pas aux racistes, il en voulait à ceux d’en haut.
Le sujet bifurque sur les noms assignés. Ambre trouvait cela un peu prétentieux d’avoir donné des noms d’étoiles aux américains, bien qu’au fond, une étoile, c’était juste un trou d’air et .. un pet est aussi un trou d’air. Parfois, il serait bon que les étoiles se décrochent de leur podium même si Ambre sentait que Pollux était différent. Énigmatiquement différent. “Je pense pas qu’il soit vraiment stupide. C’est de l’inconscience plutôt. Je pense qu’il voulait bien faire. Comme je te disais, tout le monde à des qualités mais aussi des défauts. Je crois qu’il est important de donner une seconde chance à chacun. Enfin, c’est ma façon de voir les choses. Ce n’est pas évident de s’entendre avec tout le monde, mais il faut essayer de ne pas juger je pense. Et c’est difficile.” Il lui lança un petit sourire coupable car lui aussi avait jugé Sirius, qui ne l’avait pas fait franchement? Et c’était sans doute là un des défauts de l’africain, c’est sa naïveté de croire que tout le monde avait un bon fond mais parfois, l’âme est si noire qu’il est impossible d’y trouver une once de luminosité.
“Tu sais, parfois, certains ont peur d’être eux-mêmes. Parfois, être soi-même est difficile et beaucoup de facteurs peuvent entrer en compte. Ce n’est pas qu’une histoire de volonté. Donc je pense que la valeur de quelqu’un se situe au fond de chacun de nous, parfois nos actes peuvent êtres tronqués comme des dés pipés.”
Ambre faisait partie de ces gens-là, il le sentait au fond de lui. Il ne savait pas dire pourquoi il ressentait ça mais être lui même, il n’avait jamais vraiment réussi à l’être.