[Durmstrang] ODESSA N.32

"On pense quoi, de ce type, là... Odessa, je crois ?"

Rien. On en pense absolument rien. Il est aussi insignifiant que sa place dans le classement. Pas assez doué pour être remarquable. Pas assez nul pour être pointé du doigt.

Ou plutôt si. Quand on est plutôt ambitieux, motivé, on pense qu'on a terriblement envie de lui mettre quelques claques. Histoire de le réveiller. Histoire que cette nonchalance clairement affichée le quitte et qu'il se décide à bosser. On a envie de lui crier que sa baguette, ses plumes, ça sert à autre chose qu'à retenir ses cheveux dans un chignon d'où s'échappent, de toute manière, bien trop de mèches folles. On a envie de déclencher un talent qu'on soupçonne, un pouvoir bien caché. Après tout, il en faut bien, pour atteindre presque la moitié du classement, non ?

Mais ça ne sert pas à grand chose de déclamer de grands discours devant Odessa. Il vous écoutera. Il vous regardera droit dans les yeux. Et vous sourira avec ce petit air si charmant qu'il sait si bien prendre. On a alors bien du mal à continuer, à lui en vouloir. Odessa, c'est comme un petit chiot ou un petit chaton. C'est mignon, ça le sait et ça n'hésite pas à utiliser ce pouvoir pour obtenir ce que ça veut.

Et au fond, on sait qu'il s'en fout. Odessa, il veut juste la paix. Quand on le voit, on se dit qu'on l'a trainé de force à l'Astronef. A Durmstrang, ils ont certainement dû le bâillonner et l'attacher fermement quand ils ont jetés son dévolu sur lui. Il est là parce qu'au final, il faut bien essayer de mettre un terme à la tyrannie de Voldemort. Il est là parce qu'en ces temps troublés, il n'est plus possible d'être neutre ; parce que ne pas choisir, c'est être un traitre, c'est renier ces origines, celles de né-moldu.

Mais quand même, ce voyage forcé n'a pas l'air d'avoir fait que du bien à sa santé mentale. Parfois, il n'a pas l'air d'être lui-même. La lueur dans ses yeux brillent différemment. Il marmonne tout seul. Il faudrait vraiment qu'un médicomage l'osculte.

Mais au final, on sent que ça lui plait quand même d'être là. Il rencontre des gens, d'autres horizons, avec d'autres vécus. Il sourit, il rit, il vit. Odessa, en dehors de sa nonchalance pour tout ce qui est un peu trop "officiel", c'est plutôt un gai luron. Toujours partant quand il s'agit de s'amuser, même si ça sent bien souvent le plan foireux.

On ne sait pas trop sur quel pied danser. On l'aime autant qu'on le déteste, tout dépend des circonstances.